Une enquête-reportage de la Global TV reprend les inquiétudes du Syndicat de l’Agriculture soulevées par les compressions aux niveaux de la qualité et de la quantité des inspections des aliments.
Cette enquête, intitulée Tainted lunch: Navigating gaps in Canada’s food safety system, a été diffusée la première semaine de juin. Un long article affiché ICI sur le site Web de Global TV résume bien les résultats de cette enquête.
À la recherche de données dans le cadre des lois sur la liberté de l’information, Global s’est concentré sur l’épidémie de la bactérie e-coli de l’été dernier en Alberta. De la viande de porc contaminée avait en effet rendu malade plus d’une centaine de personnes, dont un grand nombre d’enfants frappés de problèmes rénaux. Les inspecteurs et inspectrices de la salubrité des aliments de cette province n’ont jamais trouvé la source de cette viande contaminée.
Bien que dans ce cas les services d’inspection fédéraux n’étaient pas concernés, cette épidémie en Alberta a rappelé la terrible épidémie de la listériose de 2008 de Maple Leaf, et aussi celle de la bactérie e-coli de XL Foods de 2012. Dans ces deux cas, le système de salubrité et de sécurité des aliments n’est pas parvenu à trouver le problème à sa source, mettant ainsi en danger la population.
Citant un récent sondage Ipsos selon lequel 78 pour cent des Canadiens et Canadiennes sont préoccupé(e)s par la salubrité des aliments qu’ils et elles consomment, le rapport de Global mentionne « qu’alors que les chaînes d’approvisionnement des aliments sont de plus en plus complexes, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) compte de moins en moins de ressources pour surveiller ces chaînes et met davantage l’accent sur sa réaction aux épidémies après les faits plutôt que sur leur prévention. »
Le président national du Syndicat de l’Agriculture, Bob Kingston, a précisé, dans le cadre d’une longue entrevue qui fait partie du rapport de Global, que les Canadiens et Canadiennes sont trompé(e)s lorsque le gouvernement conservateur et la direction de l’ACIA assurent que « tout va bien ».
« Chaque programme fait l’objet de compressions. Sous une forme ou une autre, des compressions ont bien lieu, ici et là. Certains processus sont exécutés rapidement et ce, bien en-dessous du niveau auquel les gens essaient de fournir les programmes (d’inspection) », a souligné Bob Kingston.
Alors que ce printemps la ministre de la Santé, Rona Ambrose, déclarait devant un comité parlementaire qu’il n’y avait « aucune compression » à l’ACIA, l’Agence est par contre sur le point de perdre près d’un millier de postes à temps plein sur sept ans.
Il est frappant de constater que ni Rona Ambrose ni le président de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Bruce Archibald, n’ont répondu à la demande d’entrevue que leur a adressée Global.