Le président du Syndicat de l’Agriculture, Bob Kingston, prévient que les travailleurs et travailleuses seront forcé(e)s de choisir entre leur emploi et leur santé ou bien même leur vie, si les plans du gouvernement Harper qui visent à vider de leur substance les protections en santé et sécurité au travail, vont de l’avant.
Les commentaires fort à propos de Bob Kingston font partie des déclarations qu’il a faites lors d’une conférence de presse donnée sur la colline du Parlement le 20 novembre dernier, laquelle avait été convoquée pour condamner les tentatives du gouvernement Harper d’édulcorer les protections à la santé et sécurité au travail, que prévoient son projet de loi omnibus C-4.
Si ce texte était adopté, les changements qui s’ensuivraient au Code canadien du travail permettraient à l’employeur de refuser de faire enquête sur des conditions de travail dangereuses ou insalubres. Par ailleurs, ces modifications réduiraient grandement le droit des travailleurs et travailleuses de refuser de faire du travail dangereux, mettraient fin au rôle des agent(e)s de la santé et sécurité au niveau fédéral dans le processus d’enquête, et donneraient aux employeurs les pouvoirs nécessaires pour imposer des mesures disciplinaires aux travailleurs et travailleuses s’ils ou elles invoquaient leur droit de refuser de faire du travail.
« Les lieux de travail considérés comme étant dangereux en vertu de la loi en vigueur seront jugés sécuritaires en vertu de ces propositions », a fait remarquer Bob Kingston qui copréside le Comité de la santé et de la sécurité au travail du Conseil national mixte.
« Les mesures qui relèvent du bon sens conformément à la loi actuelle, offrent une protection contre des conditions pouvant être dangereuses telles que l’exposition à des substances pouvant entraîner des maladies chroniques et des dommages aux appareils génitaux des employé(e)s. Ces protections seraient chose du passé si les modifications que proposent le projet de loi C-4 étaient adoptées.
« La menace de la perte de son emploi constitue un puissant stimulant pour se taire même si l’on pense que milieu de travail n’est pas sans danger. »
Bob Kingston a partagé la tribune de la conférence de presse avec Rob Ellis, chef de My Safe Work, fondation qui promeut la sécurité sur les lieux de travail par l’éducation. Le jeune fils d’Ellis, encore adolescent, a tragiquement perdu la vie durant sa deuxième journée de travail.
Rob Ellis a condamné en des termes violents les propositions visant à édulcorer les protections à la santé et sécurité.
« Plutôt que de renforcer la sécurité du milieu de travail, ces changements auront des effets contraires du fait qu’ils décourageront bien des personnes à exercer leur droit, en plus d’inciter certains employeurs à faire de la résistance au lieu de régler les choses », a-t-il ajouté.
« Nous sommes devant une solution à la recherche d’un problème que personne n’a décelé. Personne – soit ni les syndicats, ni les employeurs – n’a demandé à un moment quelconque de tels changements ni les a soulevés pour en discuter. »
Après cette conférence de presse, Bob Kingston et Rob Ellis ont discuté de leurs préoccupations avec les critiques de l’opposition en matière d’emploi et de développement social, à savoir Alexandre Boulerice du NPD et Rodger Cuzner du Parti libéral.
Un peu partout ailleurs, les efforts déployés pour s’opposer aux tentatives aux effets catastrophiques de la législation fédérale en matière de santé et de sécurité, vont bon train.
Le Congrès du travail du Canada a d’ailleurs lancé une campagne en ligne qui permet d’envoyer un courriel directement au (à la) député(e) de sa circonscription pour s’opposer aux modifications dans les domaines de la santé et de la sécurité au travail,. Pour faire votre part, il vous suffit de vous rendre sur le site du CTC ICI.
En outre, notre agent de négociation, l’Alliance de la fonction publique du Canada, a demandé que les propositions de modifications en question du gouvernement conservateur soient abandonnées, lors d’une présentation le 21 novembre devant le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées.