Ottawa – Sous la menace de sanctions disciplinaires, l’Agence canadienne d’inspection des aliments demande à une partie de son personnel non spécialisé dans l’inspection des viandes de se former en tant qu’inspecteurs de viande « instantanés » qui seront déployés dans les abattoirs potentiellement infectés par le COVID-19, qu’ils veuillent y travailler ou non.
Selon des notes issues d’une réunion de l’ACIA tenue le 30 avril 2020, l’Agence considèrerait le refus de suivre un ordre de formation aux tâches d’inspection des abattoirs comme un acte « d’insubordination ».
L’approche punitive de l’Agence intervient alors que les taux d’infection par COVID-19 sont d’environ 50% dans plusieurs abattoirs. Par exemple, 18 des 37 inspecteurs travaillant à l’usine Cargill de High River en Alberta ont été testés positifs pour le virus, tout comme trois des six inspecteurs travaillant à l’usine Harmony de Balzac, en Alberta.
« Cette position est inacceptable. Nous avons besoin que le Premier ministre ou un haut responsable élu intervienne pour assurer que son propre personnel, les inspecteurs fédéraux, soit en sécurité. Nous voulons une réponse nationale cohérente pour faire face à l’épidémie dans les installations de production alimentaire qui sont devenues l’une des plus grandes sources ponctuelles de contamination », a déclaré Fabian Murphy, président du Syndicat Agriculture de l’AFPC.
À ce jour, les tentatives du Syndicat de sensibiliser les ministres responsables sont restées sans réponse.
« L’ACIA ordonne à son personnel de travailler dans des installations qui ne sont manifestement pas sûres et sans les équipements de protection individuelle appropriés. L’Agence semble ignorer les assurances que la vice-première ministre Freeland a données à la Chambre des communes il y a quelques jours à peine », déclare Fabian Murphy. La semaine dernière, la vice-première ministre Chrystia Freeland a déclaré à la Chambre des communes :
« Le gouvernement, bien sûr, ne devrait pas pénaliser les travailleurs qui agissent selon leur conscience et refusent d’aller travailler dans des conditions dangereuses ».
L’ACIA perpétue la pratique consistant à affecter des inspecteurs à plus d’une installation de transformation, une méthode qui pourrait encourager la propagation du nouveau corona-virus, d’autant plus que les personnes qui travaillent dans ces installations, y compris les inspecteurs, ne disposent pas d’un équipement de protection individuelle adéquat.
« Il s’agit d’employés fédéraux travaillant dans des lieux de travail sous réglementation fédérale. Suggérer qu’il s’agit de questions que les gouvernements provinciaux devraient régler, comme le soutient le gouvernement fédéral, est irresponsable et irrespectueux envers les personnes qui mettent leur sécurité personnelle en danger pour nourrir les Canadiens », a déclaré M. Murphy.
Information: Jim Thompson • jim@thompsoncom.ca • 613-447-9592