Montréal (20 avril 2015) — Chaque équipe fédérale d’inspection des viandes au Québec travaille en désavantage numérique aujourd’hui, de sorte que la plupart des abattoirs et usines de transformation de la viande fonctionnent avec moins d’inspecteurs que ce qui serait nécessaire pour assurer la conformité avec les exigences de salubrité.

Cette conclusion ressort d’une étude détaillée de la dotation en personnel publiée aujourd’hui par le syndicat des inspecteurs des viandes.

« On constate une pénurie critique d’inspecteurs des viandes au Québec et dans d’autres régions du pays. Cela signifie que l’on coupe les coins ronds en matière de salubrité. Une rumeur court à l’effet que l’ACIA subira d’autres compressions de ses ressources dans le budget de demain, ce qui fera courir des risques élevés à la sécurité des consommateurs, » dit Bob Kingston, président du Syndicat Agriculture qui représente les inspecteurs fédéraux des viandes.

  Inspecteurs des viandes au Québec
Transformation Région Minimum requis Postes comblés Au travail % sous le minimum
Montréal Est 45 40 30 33%
Montréal Ouest 85 79 66 22%
Québec 19 16 13 32%
St-Hyacinthe 8 7 6 25%
Abattoirs Montréal Est 56.3 57 46.2 18%
Montréal Ouest 28 24 23 18%
Québec 54 49 44 19%
St-Hyacinthe 63 60 53 16%

 

À partir de sources internes, le syndicat a vérifié les niveaux de dotation en personnel dans les abattoirs et les usines de transformation, y compris les postes non comblés, partout au Québec.

Le nombre résultant d’inspecteurs au travail tient compte du personnel en congé autorisé (typiquement, les planificateurs des ressources humaines recommandent que les employeurs calculent un facteur de 30% d’absence lorsqu’ils déploient leur personnel.)

« Des formations essentielles ont été annulées ou retardé à cause de cette crise de la main d’œuvre » dit Rick Cormier, second vice-président exécutif national du Syndicat Agriculture

Les installations qui ont fait l’objet du récent sondage sur la dotation en personnel comprennent des abattoirs et des usines de transformation où l’on produit des charcuteries, et des viandes préparées et prêtes à manger. Parmi ces installations, on compte de très grandes compagnies comme Olymel L.P., basée à Montréal, qui emploie plus de 10 000 personnes, aussi bien que des entreprises plus petites.

« Le gouvernement fédéral a baissé la garde depuis la contamination chez Maple Leaf Foods, qui a causé la mort de 22 Canadiens. J’espère sincèrement que le gouvernement n’attendra pas qu’une autre  contamination le force à protéger les consommateurs canadiens, » déclare Kingston.

Les programmes de salubrité des aliments de l’ACIA sont en pénurie de personnel partout au Canada :

  • Les inspecteurs de la viande en poste dans les usines de transformation dans toute l’Alberta, qui produisent les aliments prêts-à-manger comportant les risques les plus élevés, fonctionnent à 33 % sous le seuil minimum de dotation en personnel depuis plus d’un an.
  • En conséquence, les tâches d’inspection dans les usines albertaines ont été réduites, et on a implanté un système d’inspection à deux niveaux selon lequel les viandes destinées aux consommateurs canadiens répondent à des standards d’inspection moins élevés que celles produites pour l’exportation. Après que la ministre de la Santé Rona Ambrose eût qualifié les révélations du syndicat « d’inexactes et irresponsables », un document interne de l’ACIA  a confirmé les allégations du Syndicat.
  • Un seul inspecteur en charge de la protection des consommateurs est responsable de tous les restaurants et de tous les commerces alimentaires de détail pour toute la ville de Toronto.
  • Entretemps, toute l’unité de protection des consommateurs de la Colombie-Britannique a été démantelée.
ACIA  Programme de la sécurité des alimentsBudget et personnel
Dépenses ETPs
Actuel (2013/14)1 364 M$ 3296
Planifiés (2016/17) 2 286 M$ 2748
Écart 78 M$ -548

 

Selon les projections de l’ACIA, le gouvernement actuel planifie de couper les dépenses en sécurité des aliments de 21 % pour 2016-17. Cela se traduira par des réductions de personnel de 16,5 %, ou de 548 postes.

Le syndicat en appelle au gouvernement pour qu’il augmente les ressources d’inspection de la salubrité des aliments, et qu’il les distribue là où elles sont nécessaires sur la ligne de front pour permettre à l’ACIA de satisfaire aux normes minimales en dotation de personnel.

 

Pour information:

Jim Thompson — 613-447-9592 — jim@thompsoncom.ca

 

1 – ACIA — Rapport de performance ministériel 2013-2014 (extraits dans dossier de presse)

2 – ACIA — Rapport sur les plans et les priorités 2014-15 (voir dossier de presse)